Un nombre croissant d’étudiants se voient recalés en première année de médecine malgré des résultats solides. D’autres, parfois mieux classés, choisissent volontairement des filières alternatives pour élargir leurs perspectives professionnelles. Les chiffres révèlent que près de la moitié des admis dans les études médicales n’ont pas suivi le parcours traditionnel.
Les dispositifs PASS et LAS, instaurés pour diversifier les profils des futurs professionnels de santé, modifient en profondeur les stratégies d’orientation. Les écoles et universités adaptent leurs offres pour répondre à la demande croissante de formations hybrides, à l’interface entre santé, sciences et sciences humaines.
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Plan de l'article
Comprendre les parcours d’études en santé : PASS, LAS et alternatives
Depuis 2020, la réforme des études de santé a rebattu les cartes pour l’accès aux filières MMOPK (médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie, kinésithérapie). Deux piliers remplacent désormais l’ancienne PACES : le PASS (parcours d’accès spécifique santé) et la LAS (licence avec option accès santé). Ces deux portes d’entrée ont changé la donne pour des milliers de candidats au premier cycle des études de santé.
Le PASS conserve l’esprit de la première année classique, avec un programme axé sur les sciences médicales, enrichi d’une option complémentaire hors santé. Ce choix s’adresse avant tout aux étudiants qui veulent s’immerger d’emblée dans l’univers médical, tout en gardant une ouverture vers une autre discipline. La LAS, de son côté, combine une licence généraliste (sciences, droit, lettres…) à une mineure santé. Résultat : plus de souplesse, plus de sécurité en cas de changement de cap, et un profil polyvalent, recherché dans de nombreux secteurs.
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Les universités ont vite capté l’enjeu : leur offre s’est étoffée pour épouser les ambitions variées des étudiants. Les formations paramédicales (infirmier, ergothérapeute, manipulateur radio) connaissent un regain d’intérêt, tout comme les cursus en biologie, sciences sociales ou ingénierie biomédicale. Certaines écoles l’ont compris : elles misent sur des doubles cursus, santé et management, pour mieux coller à la réalité mouvante des métiers du secteur.
Pour s’y retrouver, voici les grandes lignes des principales voies proposées :
- PASS : dominante santé, option disciplinaire hors santé
- LAS : licence généraliste, mineure santé
- Formations paramédicales ou scientifiques : alternatives solides
Année après année, le succès en première année ne tient plus tant au choix de la filière qu’à la cohérence du projet et à l’engagement personnel de l’étudiant. Les cursus qui conjuguent théorie, stage sur le terrain et pratique professionnelle restent les plus efficaces pour préparer aux exigences du secteur.
PASS ou LAS : quelles différences et comment choisir ?
Le nouvel échiquier des études de santé impose de s’interroger sur ses priorités réelles au moment de trancher entre PASS et LAS. Le PASS (parcours accès spécifique santé) reste la voie la plus directe vers les filières MMOPK. Ici, la majorité des cours porte sur la santé, complétée par une option externe obligatoire. C’est un parcours exigeant, intense, taillé pour ceux qui n’ont jamais douté de leur vocation et qui sont prêts à affronter une sélection redoutable et un emploi du temps chargé.
La LAS (licence avec option accès santé) s’adresse à ceux qui souhaitent garder deux fers au feu. On s’inscrit en licence classique (sciences, droit, lettres…), à laquelle s’ajoute une mineure santé. Ce dispositif permet d’ouvrir deux portes à la sortie : passerelle MMOPK via la mineure santé ou poursuite dans la filière principale. Cette flexibilité rassure les profils qui veulent éviter l’impasse et se donner d’autres perspectives. Les universités encouragent la diversité et multiplient les passerelles entre les cursus.
Voici un tableau comparatif pour visualiser clairement les différences entre les deux options :
PASS | LAS |
---|---|
Dominante santé Option hors santé Sélection exigeante |
Licence généraliste Mineure santé Réorientation facilitée |
Le choix se dessine à travers une réflexion honnête sur son niveau d’autonomie, sa curiosité intellectuelle et la solidité de son projet. Certains miseront sur la spécialisation intense du PASS, d’autres préféreront la souplesse offerte par la LAS. Sur Parcoursup, il est recommandé de scruter attentivement les attendus de chaque établissement, la teneur des options proposées et les statistiques d’admission pour faire un choix avisé. Ce n’est pas tant la filière qui fait la réussite que l’adéquation entre ses envies et le contenu de la formation.
Quels métiers et débouchés après ces cursus ?
Après une première année en PASS ou en LAS, le champ professionnel s’ouvre largement autour des filières MMOPK : médecine, maïeutique (sage-femme), odontologie (chirurgie dentaire), pharmacie et kinésithérapie. Chacun de ces parcours aboutit à un diplôme d’État, indispensable pour exercer dans la santé. La suite s’apparente à un marathon : longues années d’études, stages nombreux, spécialisations pointues.
Pour mieux cerner les perspectives, voici ce que réservent ces débouchés :
- Médecin : généraliste ou spécialiste, après 9 à 12 années d’études.
- Sage-femme : cinq années pour intervenir à l’hôpital ou en libéral auprès des femmes et des familles.
- Chirurgien-dentiste : formation en six ans, pratique possible en clinique ou en cabinet.
- Pharmacien : officine, hôpital, industrie ou laboratoire, avec une formation de six à neuf ans selon la spécialisation.
- Masseur-kinésithérapeute : sélection exigeante, puis quatre années de formation après la première année.
Ceux qui n’accèdent pas directement à ces filières après la première année peuvent bifurquer vers une licence en sciences de la vie, droit, psychologie ou biologie, menant à d’autres métiers du secteur sanitaire, médico-social ou encore à la recherche. Cette diversité d’emplois s’aligne sur la pluralité des profils et répond à des besoins bien réels, notamment dans les territoires où la demande de professionnels de santé reste forte, dans les cabinets de médecine générale, les maternités ou les pharmacies de proximité.
Conseils pratiques pour s’orienter sereinement vers la formation qui vous correspond
Avant de s’engager dans un parcours santé, il est indispensable de mesurer votre motivation et votre capacité à fournir un investissement durable sur plusieurs années. Les études de médecine, de pharmacie ou de maïeutique réclament une discipline sans faille, de la régularité et une bonne résistance à la pression. Réaliser un bilan de compétences permet de faire le point sur ses forces et ses axes de progression. Ce type d’accompagnement, accessible dans de nombreux établissements ou auprès des centres Transitions Pro, aide à cibler la formation la plus adaptée.
La question du financement pèse souvent dans la balance. Des solutions existent : mobiliser le CPF (compte personnel de formation), activer un projet de transition professionnelle pour les salariés, ou solliciter des aides régionales et nationales. Un conseiller en évolution professionnelle peut éclairer sur les différentes possibilités de soutien, les modalités d’accès à la VAE (validation des acquis de l’expérience) ou les démarches pour changer de voie.
Face à la variété des cursus, il reste primordial d’explorer concrètement les formations. Rencontrez des étudiants déjà engagés dans les parcours qui vous tentent, échangez avec des enseignants, assistez aux portes ouvertes des facultés ou des écoles. Ces échanges fournissent une image fidèle des exigences, du rythme et des réalités de chaque formation. Pensez aussi à regarder du côté des écoles paramédicales, des instituts de formation en soins infirmiers ou des cursus en sciences humaines, droit ou biologie.
En France, l’offre de parcours a été pensée pour répondre à tous les profils, qu’il s’agisse de jeunes bacheliers, d’étudiants en réorientation ou de professionnels en reconversion. S’appuyer sur des sources fiables, comme les sites institutionnels ou les services d’orientation universitaires, garantit de bâtir un projet académique solide et porteur.
Au bout du compte, chaque parcours trace sa propre trajectoire. Il appartient à chacun de choisir la voie qui lui ressemble et qui ouvrira, demain, les portes d’un secteur où l’engagement fait la différence.