Aucun algorithme ne vous prépare à la retraite. Ce sont des choix, des décisions concrètes, parfois des compromis. En Suisse, le système de prévoyance repose sur trois piliers : une architecture pensée pour traverser les décennies et absorber les imprévus. Que vous soyez salarié, indépendant, frontalier ou sans activité lucrative, préparer son futur n’est plus une option à remettre à demain. Penchons-nous sur ce fameux troisième pilier et sur la logique globale du système qui l’abrite.
Plan de l'article
Qu’est-ce que le troisième pilier suisse ?
Le principe du système des trois piliers est clair : garantir à chaque résident ou travailleur suisse une sécurité financière, avant comme après la retraite, mais aussi en cas de coup dur. Trois mécanismes, ancrés dans la Constitution, structurent cette protection :
- Le premier pilier correspond à l’Assurance vieillesse et survivants (AVS) et à l’Assurance invalidité (AI), obligatoires pour toute personne active ou résidant en Suisse.
- Le deuxième pilier relève de la prévoyance professionnelle (LPP), où salariés et employeurs cotisent ensemble pour bâtir un matelas de sécurité supplémentaire.
- Le troisième pilier, lui, repose sur la démarche volontaire : chacun peut constituer son propre socle d’épargne, avec à la clé des avantages fiscaux. Pour aller plus loin, le site https://www.troisiemepiliersuisse.info/ détaille les spécificités et les démarches à envisager.
Premier pilier (AVS/AI)
Impossible d’y échapper : toute personne vivant ou travaillant en Suisse contribue au premier pilier. Cette couche de protection vise à assurer une stabilité financière à la retraite, mais aussi à soutenir les proches en cas de décès. L’AVS, pilier central, se combine à l’AI et à des prestations complémentaires, afin de garantir un filet de sécurité pour celles et ceux dont les revenus ne suffisent pas à couvrir les besoins quotidiens. Résultat : personne ne devrait se retrouver sans ressources à un âge avancé ou en cas d’accident de la vie.
Deuxième pilier (prévoyance professionnelle LPP)
La prévoyance professionnelle, ou LPP, vient compléter l’AVS. Dès qu’un salaire franchit un certain seuil, la cotisation devient automatique, employé et employeur y participent. Objectif : permettre à chaque salarié de se constituer une épargne supplémentaire, qui pourra être perçue sous forme de capital ou de rente à vie au moment de la retraite. En conjuguant les deux premiers piliers, on atteint généralement 60 % du dernier revenu perçu, de quoi préserver un niveau de vie correct, mais rarement d’assurer tous les projets ou les imprévus.
Troisième pilier (prévoyance volontaire)
On le sait, additionner premier et deuxième pilier laisse souvent un écart : seuls 60 % des besoins réels sont couverts à la retraite. Pour combler ce manque, le troisième pilier entre en jeu. Il s’agit d’une solution d’épargne personnelle, totalement facultative mais largement encouragée. Tout au long de la vie active, chacun peut verser des cotisations selon ses moyens et ses objectifs. À l’arrivée, l’épargne accumulée peut être retirée sous forme de capital ou transformée en rente viagère.
Pour s’adapter à chaque profil, le troisième pilier se décline en deux catégories :
- Le 3e pilier lié 3a, plus encadré, qui offre des avantages fiscaux mais impose certaines conditions de retrait et de versement.
- Le 3e pilier libre 3b, plus flexible, accessible à tous et adapté à des projets variés.
Banques et assurances rivalisent pour proposer des offres de troisième pilier, adaptées à des besoins très différents : sécuriser la famille, financer un projet, optimiser sa fiscalité… Chacun peut ainsi construire une prévoyance sur mesure, sans attendre que l’État ou l’entreprise couvre l’intégralité du chemin.
Préparer sa retraite, en Suisse, c’est comme bâtir une maison : les fondations sont solides, mais c’est la couche supplémentaire, le troisième pilier, qui permet de personnaliser l’ensemble, d’ajouter une pièce ou de renforcer l’isolation. Ceux qui anticipent aujourd’hui récolteront demain la liberté de choisir leur rythme, leurs plaisirs, leurs imprévus. La question n’est plus de savoir « si », mais « quand » commencer à bâtir son propre pilier.


